TDAH en famille, un parcours semé d'embûches et d'espoir

TDAH en famille, un parcours semé d'embûches et d'espoir

Vivre avec le TDAH au sein d'une famille, c'est naviguer dans une tempête d'émotions, de défis imprévus et de regards inquisiteurs. Les parents caractérisent souvent un quotidien où la fatigue se mêle à la culpabilité, où les petits succès sont éclipsés par l'épuisement, et où le sentiment d'être incompris devient un compagnon constant. Cet article ne prétend pas offrir de solutions miracles, mais plutôt tendre une main réconfortante à celles et ceux qui se sentent submergés. Oui, c'est difficile. Et non, vous n'êtes pas seuls.

« Je n'en peux plus » :

Les crises répétées, les nuits écourtées, les rendez-vous médicaux sans fin… Ces épreuves usent même les parents les plus patients. Une étude du CHU Sainte-Justine (Québec, 2022) révèle que 68 % des parents d'enfants TDAH ressentent un épuisement « comparable à un burn-out ». En France, l'association HyperSupers TDAH rapporte que beaucoup culpabilisent de ne pas « aimer suffisamment » leur enfant lors des moments de crise.

Comme le dit très justement le Docteur Nathalie FRANC pédopsychiatre au CHU de Montpellier, : " l'épuisement ne fait pas de vous un mauvais parents. C'est le système, (pas vous), qui est inadapté." Prendre 5 minutes pour respirer, déléguer une tâche, ou simplement pleurer : ces actes ne sont pas des échecs. Ils sont des preuves de courage.

 « Les autres ne comprennent pas » : L'isolement, une douleur silencieuse

Le regard des autres est l'un des aspects les plus douloureux pour les familles concernées par le TDAH. Les idées reçues et les jugements hâtifs peuvent aggraver le sentiment de solitude et d'incompréhension.Certaines personnes considèrent le problème comme une simple « mauvaise éducation » ou un manque de discipline. Cette stigmatisation peut conduire à des jugements sévères envers les parents, qui sont souvent blâmés pour les comportements de leur enfant.
Les remarques bénissantes («  Il a juste besoin de discipline  »), les invitations qui se font rares, les proches qui minimisent le trouble… Ces micro-agressions isolées. Au Québec, l'organisme PANDA rapporte que 55 % des familles évitent les sorties par peur du jugement.

Comme le montre si bien le témoignage d'une mère membre de Hypersupers TDAH France : " Vous n'êtes pas dramatiques. le TDAH est un handicap invisible, et la société a du retard à combler."

Parmi les ressources humaines positives, il y aura toujours un enseignant bienveillant, un ami qui écoute sans juger, un membre de la famille qui comprend...Ces perles de soutien existant.

« Et mes autres enfants ? »

Les frères et sœurs non atteints de TDAH vivent souvent dans l'ambiguïté : entre amour et ressentiment, protection et sentiment d'injustice. Parfois même, ils cachent leur détresse pour « ne pas en rajouter ». Mais en même temps, ils développent une sensibilité accumulée aux émotions des autres et ils apprennent à s'adapter face à l'imprévu.

Comme le rappelle une éducatrice du Programme Estimé du CHU Sainte-Justine à Montréal, « Votre frère ou sœur TDAH ne vous « vole » pas votre place. Il vous offre, sans le vouloir, une chance unique de devenir plus fort, plus patient, plus humain. »
 

« Et si j'avais fait ça différemment ? » : La culpabilité, un piège redoutable

La quête d'un diagnostic, les erreurs de parcours, les remèdes essayés puis abandonnés… Beaucoup de parents ruminent : « Et si j'avais insisté plus tôt ? » . Au Québec, une enquête de l' INESSS (2023) montre que 70 % des mères doutent régulièrement de leur choix éducatif.  

Comme le précise si bien le Dr Annick Vincent , psychiatre québécoise, auteure de « Mon cerveau a besoin de lunettes ».« Vos erreurs ne concernent pas votre amour. Ce qui compte, c'est votre présence, jour après jour. »

Le TDAH n'est ni la faute des parents ni celle des enfants.   Leurs doutes prouvent qu'ils se battent , pas qu'ils échouent.

Comme le rappelle une participante des groupes PANDA Québec : « Mon fils ne se souviendra pas de mes impatiences… Mais il se souviendra que j'ai toujours recommencé. »  

« La force se construit au quotidien »

 Les enfants expérimentent une résilience et une force insoupçonnée : créativité, empathie, audace… Autant de superpouvoirs qui feront de lui un adulte unique.   

Une étude de l' Université de Montréal  (2023) confirme : 72 % des enfants TDAH développent une intelligence émotionnelle supérieure à la moyenne.

 Des milliers de familles, quelque soit le lieu où elles se trouvent cheminent ensemble, formant une chaîne de solidarité silencieuse mais indéfectible.  

Conclusion

Vivre avec le TDAH en famille, c'est accepter une réalité : certains jours seront chaotiques, d'autres surprenants de calme. Il n'y a pas de recette universelle, seulement des essais, des ajustements et des reprises. Les parents apprennent à naviguer à vue, à saisir les moments de répit et à tenir bon quand tout semble dérailler. Ce qui compte, c'est de trouver comment garder le cap malgré les difficultés. Les outils existants, les réseaux aussi. Le TDAH ne se dompte pas, on apprend à le connaitre pas à pas. Le plus important est de continuer, pas parfaitement mais obstinément.

 

Nadia.

 

Sources:

 CHU Sainte-Justine (Québec) – Étude sur l'épuisement parental (2022)

https://www.tdah-france.fr/temoignages/

https://www.erudit.org/fr/ enquête sur la fratrie

 


 

Retour au blog